1ère clé : l'entreprise, par qui le chemin commence !
L'intrapreneuriat démarre parfois par des collaborateurs qui gravissent seuls le chemin, en proposant une idée et en cherchant les appuis pour la mettre en oeuvre.
Mais pour donner une véritable puissance à l'intrapreneuriat, la rencontre avec la vision de l'entreprise est nécessaire : l'urgence du changement, avec les collaborateurs comme parties prenantes de ce changement.
Sachant qu'il devient vital de s'adapter sans cesse à un futur imprévu en perpétuel mouvement.
2 autres conditions me semblent déterminantes :
- affirmer un "principe d'autorisation" pour permettre aux collaborateurs de proposer, tester et même échouer pour mieux rebondir. Ce principe paraît simple mais nous avons tous été tellement conditionnés dès l'école pour être passifs à l'écoute d'experts, avec le syndrome du "bon élève" qui coche toutes les cases attendues, qu'il faut véritablement désapprendre pour s'engager sur des chemins vierges de mode d'emploi.
- l'accompagnement, l'accompagnement ... et l'accompagnement qui fera la preuve de la réalité de la vision. Sans éléments concrets, celle-ci se réduirait vite à une communication vide de sens.
Un acte fort est la création de structures éducatives immersives pour les collaborateurs, véritables leviers d'actions pour "apprendre en faisant". Le fameux Learning by Doing. Cela peut commencer avec un Hackathon de quelques jours; ou dans un incubateur de projets avec une période plus longue (temps partiel ou détaché plusieurs mois). Quelle que soit la formule, il s'agit d'aider concrètement un collaborateur qui propose une idée à la transformer en un projet viable pour l'entreprise; en lui donnant accès à des méthodes héritées des startups, adaptées à l'entreprise.
C'est une expérience transformante pour le collaborateur qui vit le mindset d'un entrepreneur. On n'en sort pas indemne. Quel que soit le résultat du projet, les graines du changement sont semées pour toujours !
L'accompagnement de l'entreprise ne s'arrête pas là. La partie la plus sensible : s'assurer de l'avancement de ces projets novateurs dans les habitudes et les contraintes de l'entreprise. De mon expérience, il est important d'engager les personnes clés au bon moment pour lever les freins au moment de l'idéation, et même après l'obtention de la validation du projet par des investisseurs internes. Le projet continue de grandir en même temps que les cercles de personnes impliquées et sensibilisées à la démarche. D'où l'importance de "donner à voir" pendant les programmes d'intrapreneuriat et d'inviter les relais internes, mentors, futurs sponsors, réseau des innovateurs ... à participer et à contribuer au programme.
2ème clé : LAB, Incubateur ... les structures éducatives immersives qui accueillent les intrapreneurs
Elles ont différentes formes et différents noms : Lab, incubateur, pépinière, couveuse ... même si le terme incubateur est généralement utilisé. Elles matérialisent l'engagement de l'entreprise en apportant :
- Une bulle de protection : un mindset différent, bienveillant qui permet d'apprendre et d'oser. Une communauté se met vite en place entre intrapreneurs, qui grandit de saison en saison.
- Des conditions concrètes : du temps dédié, un accompagnement personnalisé, des contenus pédagogiques théoriques et pratiques pour permettre à l'intrapreneur de délivrer un livrable tangible à la sortie (projet viable, prototype, 1ère version du service ... ).
Cette structure est aussi une véritable passerelle interne - externe qui se nourrit de témoignages d'autres entreprises, startups ... pour mieux connaître les tendances, les nouvelles façons de créer un Business Model, les attentes réelles des utilisateurs ... Cet apport externe va ainsi inspirer à la fois les projets accompagnés mais aussi tous ceux qui accompagnent les intrapreneurs (managers, collègues, sponsors ...).
Mon retour d'expérience sur l'impact : 1 intrapreneur fait rayonner son projet en moyenne à 100 collaborateurs; l'ensemble de l'incubateur à 3000 collaborateurs dans son 1er cercle et potentiellement 10 000 par sa communication (dépend de la taille de l'entreprise).
A noter : du fait de l'accompagnement personnalisé, le nombre d'intrapreneurs dans un incubateur reste généralement à taille humaine : de 6 à une vingtaine.
3ème clé : l'intrapreneur
Un intrapreneur est un collaborateur "qui s"autorise" : il va devenir extraordinaire en dépassant ses peurs par passion pour son projet.
Parfois, son projet répond à un sentiment d'"urgence" personnel. L'intrapreneur a déjà son moteur intérieur et un mindset d'entrepreneur avant de rentrer dans l'incubateur.
Pour d'autres, c'est le temps du programme qui le transforme : le collaborateur avait trouvé intéressant de proposer une idée. Mais il la voyait au début comme une activité, et pas comme son "bébé". C'est assez fascinant de voir cette transformation opérer quand elle se produit.
L'entreprise, l'incubateur peuvent proposer des conditions optimales; mais c'est l'intrapreneur qui va réellement être clé dans la réussite du projet, par son envie et sa ténacité. C'est lui qui fera la différence.
30% des projets qui obtiennent un feu vert à la sortie de l'incubateur est considéré comme un bon chiffre : projets déjà existants, marché finalement faible, choix personnel de l'intrapreneur... Même si on fait tout pour dépasser ces 30%, accepter que des idées s'arrêtent montre la capacité de l'entreprise à tester et à s'adapter.
100% des collaborateurs en sortiront transformés avec un nouveau mindset et de nouvelles méthodes de travail qui vont perdurer et rayonner largement autour de lui.
N'hésitez pas à commenter ! Si vous voulez en savoir plus sur l'intrapreneuriat, vous trouverez ici un article sur l'intrapreneur, un barbapapa corsaire .
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