On nous présente tous les jours de nouveaux objets bizarres qui vont améliorer notre quotidien : un bracelet pour suivre notre santé; un capteur pour notre plante. Ils sont "connectés" à notre mobile qui va nous alerter, afficher les résultats et les analyser. Mais derrière ces objets, un monde opaque de données, non de milliards de données, s'organise.
BIG DATA, KESAKO ?
Nous laissons tous les jours des traces numériques : nos achats, les appels de notre smartphone, les recherches Google sur Internet, les cookies quand nous surfons sur un site.
Même notre messagerie est potententiellement indexée. Evidemment, nos contenus publics sur les réseaux sociaux sont facilement exploitables. Et la volumétrie des données que nous produisons est colossable : pour repère, 350 millions de photos sur Facebook par jour. La volumétrie ne cesse d'augmenter, d'autant plus avec l'arrivée des objets connectés qui captent de nouvelles données : durée de sommeil, nombre de pas ...
D'où la terminologie Big Data pour toutes ces données dont le stockage ne pose plus de problème grâce à une infrastructure Cloud, dans "les nuages". Concrètement, des milliers de serveurs informatiques à disposition.
Quelques éclairages :
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Data et Data ! C'est parfois difficile de comprendre la notion de Big Data car on utilise le même terme pour tout type de données. Mais les usages et enjeux ne sont pas les mêmes quand il s'agit de données :
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environnementales: capteurs dans les nouveaux trains, qui scrutent les voies pour organiser leur maintenance,
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comportementales : globalisées sous forme de statistiques,
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individuelles : nos achats, nos informations personnelles de santé ...
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- Le paradoxe : nous fournissons nous-mêmes nos données gratuitement, avec en échange un quotidien facilité (Google par exemple vous informe quand vous devez partir de chez vous en fonction du trafic routier ...). Mais aussi un matraquage publicitaire parfois pénible : encore une pub sur le Vietnam car trace de notre voyage d'il y a 3 mois ...
- Le modèle économique : dans l'inconscient collectif, Internet est gratuit. Que nous puissions accéder à toutes les informations... c'est normal ! Naifs nous sommes :-) Un jour, on se réveille avec l'annonce de bénéfices astronomiques des acteurs du Web qui s'imposent au delà des états. Car, en fait, c'est nous le produit ! Google collecte les données, les anonymise en les globalisant ... et les revend.
- L'espoir aussi : les données bien utilisées permettent de prédire les catastrophes sanitaires en fonction de critères répétitifs et ainsi de démarrer suffisament tôt la fabrication de vaccins; et à titre individuel, on peut se réjouir de mieux se connaître et d'adapter ses comportements pour une meilleure santé.
- Le pouvoir absolu de la Data ? Les données collectées ne sont pas forcement cohérentes entre elles, avec l'éparpillement des systèmes. Et quand c'est le cas, il faut savoir faire "parler" la data et lui donner un sens. Pas si facile ! Le potentiel d'évolution est énorme, et embarque toutes les questions juridiques de protection de notre vie privée.
Alors : amélioration de notre quotidien ou fil à la patte ? Qu'est-ce que l'on peut en dire, nous, simples citoyens ? Une interview de Mère et Fille 2.0 qui n'engage que nous.
Pour moi, le plus important n'est pas de donner des informations, mais d'avoir un contrat de confiance équilibré avec ceux qui les captent. On doit pouvoir maîtriser finement quelles données sont exploitables et dans quel contexte. Et en échange choisir de bénéficier ou non des services. Un vrai contrat, quoi !
Je suis vraiment intéressée par la thématique de la santé : évaluer la qualité de son sommeil, mesurer son activité physique ... et prévenir de problèmes graves me semblent une bonne chose. Donc, je n'ai pas peur du Big Data. A moi de ne pas alimenter le Web de mes données trop personnelles et inutiles.
Mon bémol est la concentration du pouvoir entre les mains de quelques acteurs du Web. Le destin d'une entreprise ne devrait pas dépendre des règles de référencement d'un moteur de recherche. Et une partie des sommes générées par la publicité devraient être reventilées à ceux qui créent la valeur grâce à leurs données. Un Web juste et équitable, en fait !
Tandis qu'Arte a présenté "Les villes du futur" dont Songdo, la ville ultra connectée de Corée du Sud. Les ordinateurs centralisés suivent le moindre local à poubelle comme la régulation du trafic, avec le noble but d'optimiser les dépenses et de faciliter la vie quotidienne.
Même si ces deux exemples font peur, je suis favorable à ce mouvement de "smart city", ville intelligence qui réfléchit à faciliter nos déplacements et à limiter le gaspillage. L'accessibilité pour les personnes handicapées ou plus âgées pourrait devenir une réalité. On voit déjà la valeur quotidienne des panneaux bus ou métro qui calculent le temps d'attente. Au Pays-bas, les lampadaires s'allument en fonction de la présence d'un piéton ou d'une voiture, avec un esprit taquin en plus : changement de couleur et de mouvement. Et je fais plutôt confiance à nos lois européennes pour encadrer au mieux le respect de la vie privée.
En épluchant le dossier Big Data, je me suis rendue compte de l'enjeu et du pouvoir des données. Et incroyable : il y en a tellement que les détenteurs se proposent de les rendrent publiques. C'est ce qu'on appelle l'Open Data. La SNCF s'est engagée par exemple dans cette démarche pour que des tiers puissent utiliser certaines de ses données pour concevoir des services toujours plus pertinents pour nos déplacements. BIG DATA : vers un service public collaboratif et partagé ?
La SNCF s'engage sur l'Open Data : ouverture de ses données - Mère et fille 2.0
On n'a pas fini de parler de la DATA ! Et VOUS, qu'en pensez-vous ?
La vie digitale est formidable ! #TousNumériques